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  • Ivan

En temps de crise, l’accès au logement étudiant se complique en Île-de-France.

Depuis février, l’ACLEF organise des permanences logement hebdomadaires lors des distributions alimentaires organisées par l’association Linkee à ESSpace pour venir en aide aux étudiant·es en situation de précarité. Nous mettons à disposition nos connaissances et notre expertise du logement social ainsi que du marché privé parisien, ainsi que des aides existantes en Île-de-France, et orientons les étudiant·es vers les dispositifs qui peuvent correspondre à leur situation.




La précarité progresse


S’il est établi d’un côté que la crise sanitaire a un impact sur le portefeuille des étudiant·es en ce qu’elle a détruit nombre de petits boulots, et de l’autre que le marché du logement privé parisien est particulièrement cher et excluant, il apparaît que ces deux réalités se rencontrent avec des conséquences cruelles. L’immense majorité des étudiant·es qui s’adressent à nous lors de nos permanences souffrent d’une perte de revenus (de leur job ou de leurs aides familiales) qui ne leur permet ni de continuer à payer le logement qu’ils et elles occupent sans faire de sacrifices sur leur alimentation ou leur santé, ni d’en trouver un nouveau moins cher.


Les étudiant·es les plus précaires, au premier rang desquels se trouvent souvent des étudiant·es étranger·es qui n’ont pas accès aux bourses du CROUS, sont particulièrement touché·es par cette crise et se retrouvent parfois sans aucune source de revenu. Ils et elles sont pour certain·es obligé·es d’accepter des logements indignes, le plus souvent sans contrat de bail, ou bien d’être hébergé·es ça et là par des connaissances, dans la constante appréhension du lendemain. Nous avons recensé plusieurs cas extrêmement graves, d'étudiant·es sans domicile fixe et/ou expulsé·es illégalement de leur logement en pleine trêve hivernale.


En fait, nous constatons que l’offre sociale de logement qui n’était déjà pas à la hauteur du besoin en Île-de-France, se retrouve complètement dépassée. Aussi, il n’existe pas de dispositif d’hébergement d’urgence pour les étudiant·es ou pour les jeunes. Dans la mesure où la crise économique est prévue pour durer, les pouvoir publics auraient tout intérêt à construire des réponses à ces deux problématiques s’ils ne veulent pas que le logement, déjà frein aux études, deviennent un motif d’abandon universitaire.


La peur de l’isolement


Derrière la précarité économique, la précarité sociale et l’isolement des étudiant·es dans un logement individuel est la deuxième motivation de celles et ceux qui viennent demander conseil dans leur recherche d'un nouveau logement. Les cours en distanciel et l’arrêt de toute vie culturelle et sociale crée parfois un sentiment d’angoisse et de mal-être que la colocation peut atténuer. Ce constat rejoint les chiffres de l’Observatoire de la Vie Etudiante : deux tiers de celles et ceux qui ont changé de logement pendant le confinement l’ont fait « pour ne pas être seul·e ».


Notre dispositif CoopColoc répond en partie à la recrudescence de ce besoin, puisqu’il propose des places en colocation dans le logement social. Mais du reste, les colocations se trouvent essentiellement dans le parc privé et peu de solutions existent pour répondre à la précarité autant qu’à la peur de l’isolement.


Nous pensons que le logement social en colocation est un axe stratégique que les projets de développement de logements étudiants ne peuvent exclurent au prétexte de la difficulté de gestion qu’il peut représenter. L’ACLEF, qui développe depuis 2015 une expertise en la matière, est plus que jamais motivée pour coconstruire des solutions de logement qui répondent à la précarité autant qu’à l’isolement.

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